03 juillet 2007

46-R : Lorsque l'ambition est trop grande…

Suite à notre dernier week-end, nous étions très confiant pour le présent périple. On voulait réellement profiter des 2 jours et ½ que l'on avait pour faire un maximum de sommets. Le plan original était de s'approcher le plus possible de Marcy avec les gros sac à dos, donc faire le campement de base à Feldspar. Le dimanche, de faire en boucle Marcy, Haystack et Skylight. Lundi au retour, passer par Colden avec les gros sacs à dos. Selon Danny de KEDS, c'était un peu ambitieux mais possible, et plus facile que de passer par Iroquois, Algonquin et Wright. Je veux par le fait même le remercier pour ces précieux conseils.

Samedi midi, je passe par chez Claude lui prêter le baril à ours et un sac à dos plus gros que son sac d'un jour mais surtout plus confortable que son vieux sac qu'il avait du temps qu'il était éclaireur. On file chez MEC, car il semblerait que je suis assez toto pour oublier mon passeport dans le sac que j'avais échangé la veille. On récupère le tout et on va faire les bagages de Claude. En chemin, on fait un arrêt à Plattsburgh pour faire l'épicerie car je doute que le spag et ma sauce déshydratée maison suffise à nous sustenter. On arrive à Adirondak Loj vers 18h00. Les sacs à dos ne sont pas très lourds et on emprunte "l'autoroute vers Marcy". Le rythme est très bon et on avance assez vite. Heureuse surprise, on rencontre Mélissa (ou Canard Ér…) qui a été dans les éclaireurs avec nous dans le temps, Wow ! le monde est vraiment petit! Pour la gang de Mélissa, la journée est terminée. Ils ont fait Colden en dayhike et ils vont se coucher au chaud. On ralentit un peu après l'embranchement pour le Lake Colden, car je suis un peu moins familier avec le chemin et qu'il commence à faire noir. Rendus au campement de Lake Arnold, il commence à pleuvoir… Claude enfile son manteau tandis que moi je suis confiant que ça ne durera pas. Le sentier n'est pas vraiment difficile mais il est parfois complément inondé. On dirait même que certains petits ponts ont été enlevés. Bref, rapidement, nous sommes complètement mouillés par la pluie, par les flaques, mais surtout à cause du sentier qui n'est pas large et que l'on y frotte la végétation de chaque côté. On arrive finalement vers 21h00-21h30 au campement de Feldspar et on cherche un lean-to, question de manger à l'abris et pour ne pas avoir besoin de monter la tente. On en trouve un déjà occupé par un homme du Connecticut, ses deux ados et son chien. Gentiment, il réveille ces deux gars pour nous faire un peu de place. On décide de manger notre déjeuner afin de faire ça vite et de ne pas trop abuser de l'hospitalité.

Dimanche matin, on prend le temps de se faire un gros déjeuner, soit un bon spag avec une sauce déshydratée… "Excellente idée :) " et on s'attaque à nos trois gros sommets de la journée. La vraie randonnée commence une fois que l'on atteint l'intersection entre Marcy et Skylight. La montée de Marcy est assez facile puisque notre camp de base est situé assez haut, donc nous avons seulement à faire 0.9 miles avant d'atteindre le sommet. Nous sommes à la fois déçus et émerveillés, le sommet est carrément magique, nous avons l'impression d'être sur le toit du monde, il vente beaucoup, il fait très froid et tout est blanc….

Randonneurs qui tentent l'ascension par l'autre versant



Malheureusement nous sommes dans les nuages… donc nous ne pouvons pas profiter des paysages. Par contre, j’en profite pour prendre quelques photos et parler à un des rangers qui est au sommet. Je lui parle de mon idée de faire les trois sommets au retours avec les sacs à dos et ça semble possible selon lui. On déscend du sommet par l'autre côté question d'allez rejoindre Haystack et je profite de l'occasion pour remettre le sac à dos à Claude. Lors de la descente, nous croisons plusieurs personnes qui on l'air abattues par la température. Il y a même une dame qui rebrousse chemin à peine 15 minutes avant le sommet, je suis navré pour elle. Par contre, une autre dame nous salue et monte, l'air déterminé, et ce avec une belle jupe tailleur…

La montée vers Haystack est encore une fois assez facile car les deux sommets sont très près et l'on n'a pas besoin de redescendre toute la montagne pour atteindre le prochain. Par contre, elle nous réserve plusieurs surprises, car il y a plusieurs faux sommets. Nous avons droit à quelques dégagements du ciel et la mâchoire nous tombe à terre, car c'est vraiment très beau. Son voisin Marcy, est encore couvert mais ça nous donne une idée de son envergure. On se dépêche pour atteindre le vrai sommet. Claude n'en peut plus. Il est dépassé midi et nous devons absolument manger. On fait donc un petit arrêt rapide à "l'abris" du vent derrière un rocher sur Littke Haystack. On prend notre collation rapidement car il fait encore une fois assez froid (ça va nous prendre des gants à l’avenir). On "redépasse" une petite Japonaise pour finalement atteindre le sommet et admirer la vue. On profite du spectacle et on prend plusieurs photos. On recroise la Japonaise qui nous demande de la prendre en photos. Elle semble très fière d'elle, tout comme nous. Je reprends le sac à dos et on s'attaque à la descente sur l'autre versant. La descente est très difficile, car les roches sont souvent humides, et l'inclinaison est vraiment importante. Bref, je comprends pourquoi ce versant est beaucoup moins utilisé. Par contre, je dois admettre que les paysages sont vraiment époustouflants. On croise même une gang de jeunes. Ça pourrait être des scouts et ils sont vraiment très chargés et ça semble vraiment très difficile. On les encourage, on les laisse passer et on parle avec ce qui me semble être une accompagnatrice, qui est bien gentille et qui pose plusieurs questions à Claude à propos de son appareil photos (petit charmeur…J). Tout en descendant, on comprend le découragement de la gang que l'on vient de rencontrer… la descente est vraiment très longue. J'ai littéralement l'impression de me diriger vers l'altitude 0. Comble de malheur mais d'une logique implacable, une fois en bas, il faut tout remonter pour rejoindre l'intersection avec Skylight et Marcy. Sans m'en rendre compte sur le moment, je pense que Haystack va me laisser des souvenirs autres que le paysage. La montée de Skylight est encore plus facile que Marcy, soit seulement 0.5 miles du point où nous sommes. Avec son ciel entièrement dégagé, son sommet dénudé de forêt mais recouvert de verdure et son panorama sur 360 degrés, je pense que Skylight offre le meilleur rapport difficulté/beauté. En 45 minutes, on a monté, pris les photos et descendu, un vrai record.

Le retour vers le camp de base c'est bien fait malgré un début de douleur dans mon ligament de mon genou droit… On a pris une collation et nous avons décidé de déménager notre campement pour s'approcher de nos destinations du lendemain matin. Ce fut un gros 2h30 de marche avec les gros sacs à dos, pour nous diriger vers le Lake Colden. En chemin, on visite un lean-to afin de faire un peu de reconnaissance pour les prochaines fois. On y rencontre une petite famille. Les deux parents se rapprochent tranquillement de leur objectif soit de compléter les 46-R, commencés il y a 12 ans, avant la naissance de leur fille. Rendus à Lake Colden, on n’arrive pas à trouver un Lean-to de libre même s'il est encore tôt… Claude est d'une humeur massacrante (il doit avoir faim). On décide de traverser le lac et de voir si nous aurions plus de chance, on en trouve un avec 3 filles et un gars, le lean-to semble plein car c'est un peu en bordel mais ils sont prêt à nous faire de la place. Erreur monumental de notre part, on va vérifier si le lean-to d'à coté est libre, mais qui se trouve à être complètement occupé. Pendant ce temps-là un couple de personne âgé prennent notre place… Merde, les occupants du lean-to semblaient assez sympathique et de notre age. Par contre, nous leur aurions sûrement cédé notre place. Crevé de notre journée on se cherche un endroit pour monter la tente mais en vain… finalement un gars nous dis qu'il va essayer de voir ce qu'il peut faire pour nous trouver de la place. Il revient 5 minutes plus tard et nous propose le deal suivant, ils se sont fait expulsé du lean-to car ils sont trop nombreux ( le pot et la fiesta n'aidait peut être pas), ils vont donc veillé dans le lean-to et allez coucher dans leur deux spots à tentes. On accepte car on est trop crevé pour allez plus loin, je pense que l'on a fait 20 km depuis le début de la journée. Ils nous font chauffer de l'eau pour notre repas, on jase et on échange un peu. On apprend que c'est les 8 gars d'honneurs et le futur marier qui se sont retrouvé un mois avant le mariage, on y retrouve le frère, le demi-frère, les collègues de travail, et des amis d'enfance…. tous un gang trippeux de plein-air. Je ne suis pas pour les enterrements de vie de garçon mais ça j'ai trouvé ça très bien. On c'est couché assez tard avec une petite soupe chaude, question de se réchauffé un peu et de faire partir l'odeur de cigare.




Lundi matin je me lève avec une méchante douleur a mon genou droit… juste de marcher ça fait tellement mal , je me demande comment je vais faire avec un pack sur le dos. C'est sans doute du à la descente de Haystack ou je compensais avec le pied droit de ma petite blessure du talon gauche. On se met en route et heureusement pour moi, le fait d'avoir une charge ne semble pas augmenter la douleur. On prend la trail jaune et on se dirige sur la crête entre le mont Iroquois et Algonquin. En délaissant nos sacs à dos, on fait le mont Iroquois sans trop de difficulté même si le chemin n'est pas balisé.



Le vrai mont Iroquois

On descend de l'autre coté de la crête en cherchant le chemin pour Algonquin mais en vain. On croise un bon samaritin qui nous vient en aide, il nous situe sur la carte et je dois dire que ce n'est pas réjouissant. Nous sommes pas pentoute ou nous devrions être… nous avons fait sans le savoir le mont Marshall par un herdpath non officiel. Il faudrait refaire un bon 6-8 miles de monter et de descente pour atteindre le point auquel on pensait être, c'est impensable dans l'état de mon genou. Comble de malheur, nous n'avons même pas fait le mont Marshal mais le faux sommet de ce dernier. Je sens que ça fait pas pentoute l'affaire de Claude, il est vraiment très déçu, moi aussi d'ailleurs. Avoir pris "l'autoroute de Marcy" on serait déjà rendu à la voiture, ou selon le plan original on serait sur le toit du mont Iroquois. On prend tranquillement notre chemin par le chemin de Indian Pass sans faire la partie excitante en plus… J'essais de voir du positif en nous répétant que l'on a découvert un herdpath qui ne se retrouvait pas sur les cartes. L'humeur est pas très bonne, et je marche lentement à cause de mon genou qui n’apprécie pas les cotes. Sur le plat je réussi à garder une assez bonne vitesse pour dépasser un couple. En chemin on dépasse et on se fait dépasser par la gang du lean-to de la nuit passé. On a rit un peu : de eux car ils avaient un BBQ à 11h00 et qu'il est 15h00, de nous car on c'est trompé de chemin (en fait je me suis trompé de chemin, caline que l'on aurait du sortir la carte pour vérifier) le plus drôle dans tout ça c'est que l'itinéraire que l'on a fait a fait correspond exactement à l'itinéraire qu'ils avaient suivis pour allez faire Iroquois… Nous sommes arrivé au parking vers 16h15, je commençais à avoir sérieusement mal au genou et Claude commençait à avoir plusieurs douleurs aussi. Malgré notre appréhension initiale le passage à la douane c’est fait en moins de 30 minutes sous une belle pluie.

On remet le tout dans deux semaines, on a plusieurs idées de sortie d’une journée. On pourrait aussi essayer de faire un blitz si on y passe la fin de semaine au complet. Bref ça va dépendre si on invite ou pas du monde et de leurs expériences.

Cliquer ici pour les photos de Claude


Date : 30 juin au 2 juillet 2007
Participant(s) : Captain CC, Woody-John
Sommet(s) : Marcy, Haystack, Skylight, False Marshal
Température :

  • Samedi soir, pluie, venteux, très froid (3-5 degré).
  • Dimanche, venteux, nuageux froid (10-15 degré) 20 minutes de pluie en soirée.
  • Lundi, beau, 17-23 degré peu de vent.

Équipements commun: Imper-respirant, chapeau, appareil photo, lunettte de soleil, linge de rechange (bas de laine, combine en polar, chandail de corps à manche longue, sous-vêtement, costume de bain), porte-feuille + passeport, anti-moustique, sleeping bag d'été + sac à viande, matelas de sol, eaux (3 litres),
Équipement de Claude : sac à dos de 80 litres, baril à ours + nourritures, trousse de premiers soins
Équipement de Jonathan (-30lbs) : sac à dos de 45 litres, filtreur à eaux, canif, GPS, boussole, bâton de marche, mini matelas de mousse, allumettes, nécessaire à ampoules, tape athlétique, cordes + mousqueton, carte des Highs Peaks, tente, gamelle et ustensiles, brûleur et carburant
À ajouter : batterie de rechange pour le GPS, crème solaire, gant, petit thermomètre, anti-inflammatoire
À enlever : Trépied trop gros, gamelle un peu lourde, freeze-be ??
Repas :

  • samedi soir (petits fruits séchés, pain pita, saucisson, fromage, barre tendre) dimanche matin (spag avec sauce déshydraté, pain pita passé date…, petits fruit séchés)
  • Dimanche midi (saucisson, fromage, petits fruits séchés, barres tendres)
  • Dimanche soir (beaucoup de spag avec sauce déshydraté, pain pita passé date…, petits fruit séchés, soupe lipton, pour certain du rhum gracieusement offert…)
  • Lundi matin (pain pita, soupe, petits fruits séchés)
  • Lundi midi (pain pita, saucisson, fromage, barre tendre, petits fruits séchés, fruits to go)

Nombre de km : +/- 50km
Durée : 2 jours et demi
Difficulté : 8/10 (descente de Haystack très difficile)

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